Painting by Cheri Samba

Lokuta eyaka na ascenseur, kasi vérité eyei na escalier mpe ekomi. Lies come up in the elevator; the truth takes the stairs but gets here eventually. - Koffi Olomide

Ésthetique eboma vélo. Aesthetics will kill a bicycle. - Felix Wazekwa

Thursday, May 28, 2015

Podcast: Elisabeth Caesens on mining in the DR Congo

Elisabeth Caesens is technical advisor to the Carter Center. She previously acted as the director of their mining governance project, based in Lubumbashi. This is the first of two podcasts with her on mining in the Congo, where she talks about the reform of Gécamines (the state-owned mining company), possible links between electoral financing and mining deals, and the China-Congo mining deal.

Saturday, May 16, 2015

Weekly Kash: Pierrminator


Podcast: Willy Nindorera analyse l'échec du coup d'état au Burundi et les consequences

Friday, May 15, 2015

Podcast: Interview with Michael Kavanagh on the Congolese economy

I speak with Bloomberg correspondent Michael Kavanagh on the Congo's economy, oil exploration, the Inga dam, a new IMF program, and funding the elections.

Monday, May 11, 2015

The Special Envoy Gap: Why the US government has taken so long to name a new Special Envoy to the Great Lakes

Senator Russ Feingold (Courtesy: Wikipedia)
It has been over two months since Senator Russ Feingold stepped down as the US Special Envoy to the Great Lakes region, and around six months since the US administration has been aware of his resignation. Since he stepped down, the Congolese government cracked down on civil rights organizers in Kinshasa, the electoral process in that country has been beset by controversy, and––most importantly––bloody protests have broken out in Burundi over President Nkurunziza's insistence to stand for a third term. Eighteen people have died in the protests there, which have prompted fissures within the security services and called into question the country's institutional stability.

Not exactly a good time to have a vacancy at the top. 

So what happened?

The US government has often struggled to convince Congolese that it has their best interest at heart. One often hears Congolese accusing the US government of spearheading or condoning (depending on the variant) the balkanization of the Congo for the benefit of international mining companies and industry. Prominent intellectuals wrote a much-cited book about this conspiracy, one of the country's leading newspapers ran a daily banner "Non à la Balkanisation!" for years, and a confidential US State Department cable shows diplomats trying in vain to dispel the theory.

By most accounts, however, Feingold succeeded at swaying Congolese opinion. He led the diplomatic charge against Rwanda during the M23 crisis, and then was the most forceful of foreign diplomats in insisting that Kabila respect the constitution––in contrast with other envoys, he explicitly called for President Kabila to step down in 2016, leaving no room for ambiguity. An opposition-leaning website in Kinshasa wrote that "Congolese authorities are cracking champagne bottles" following the news.  

In late February, Feingold stepped down, according to some rumors, in order to focus on running for senator in Wisconsin. He had informed the State Department of his plans to resign late last year, giving Foggy Bottom plenty of time to act. There are many vacancies for senior diplomatic positions––according to some, due to wrangling between State and the White House, which slowed the search down some. 

Several names floated to the top of the pile of candidates––Gayle Smith was briefly mentioned, but she was named to head up USAID. The name that has gained momentum since early February has been that of Tom Perriello, a former congressman from Virginia who is currently the Special Representative for the Quadrennial Diplomacy and Development Review at the State Department. Perriello, who lost his House seat when he doubled down on ObamaCare, worked in West Africa for several years, including for the Special Court for Sierra Leone, before running for Congress in 2008. 

Perriello garnered the unofficial backing of many NGOs, as well as the informal backing of senior officials in the administration. And yet, while there doesn't seem to be a substantive reason to block his candidacy, Secretary of State John Kerry has not made a decision. This despite the fact that President Barack Obama, during a call to President Joseph Kabila on March 31, said that he would be naming a new envoy.

NGOs, UN officials, and US diplomats have bemoaned the sluggishness. A group of NGOs signed a letter on March 2nd pushing for a new envoy, and this past week twenty-two congressmen chimed in with a similar letter to President Obama. In the meantime, Congo policy has gone back to being managed by the Africa bureau at the State Department and the US embassy in Kinshasa. This does not necessarily mean a change in policy, but rather a change in tone and priority. Feingold had clout and stature, and was willing to use the bully pulpit to send strong messages. That pulpit is now vacant. 

Thursday, May 7, 2015

Podcast: Marcel Wetsh'okonda sur la cour constitutionnelle, la CENI, et les états généraux de la justice

Wednesday, May 6, 2015

Guest blog: Les profils des membres de la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo

Les neuf juges de la cour constitutionnelle et les six hauts magistrats oeuvrant au parquet

L'auteur, Marcel Wetsh'okonda, est avocat et chercheur indépendant basé à Kinshasa.

Le 4 avril 2015, la Cour constitutionnelle a été installée. Régie par la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour, la loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle ainsi que son règlement intérieur, cette juridiction est chargée d’un éventail important d’attributions :
  • le contrôle de la constitutionnalité des normes ;
  • l’interprétation de la Constitution ;
  • le règlement des conflits de compétence entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, le pouvoir central et les provinces et les juridictions de l’ordre judiciaire et celles de l’ordre administratif ;
  • le contentieux référendaire et celui relatif aux élections présidentielle et législatives ;
  • le jugement du Président de la République et du Premier ministre en cas de haute trahison et d’outrage au Parlement (à charge du Premier ministre seul) ;
  • la réception du serment du Président de la République ;
  • la réception de la déclaration du patrimoine familial du Président de la République et des membres du Gouvernement et
  • la déclaration de vacance de la présidence de la République et
  • la prorogation du délai des élections.

En attendant son installation, ces compétences étaient exercées, à titre provisoire, par les sections réunies de la Cour suprême de justice (CSJ), laquelle a fait l’objet de plusieurs critiques, particulièrement au sujet de la manière dont elle a réglé le contentieux né des élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011. 

Au nombre des questions qui se posent, il convient de mentionner celle de savoir si, grâce à cette nouvelle juridiction, le blason de la justice constitutionnelle congolaise ainsi terni pourrait  être redoré. Il appartiendra aux membres de la Cour  eux-mêmes d’y répondre, par la qualité de leurs œuvres. Loin d’être un fait de hasard, celle-ci constituera, cependant, la conjugaison  de plusieurs facteurs dont  les moyens matériels, logistiques, humains et financiers qui seront mis à la disposition de la Cour, sans omettre les profils  de ses membres.

La présente étude s’efforce  de circonscrire ceux de sa première composition nommée  en vertu de l’Ordonnance  présidentielle n°14/020 du 7 juillet 2014 telle que modifiée et complétée par celle du 31 mars 2015. Elle tient compte de la distinction établie par la Constitution entre les juristes et les politiques, les premiers  étant de loin plus nombreux (II) que les seconds (III), encore que, dans certains cas, la pertinence de cette classification mérite d’être relativisée,  les juristes ayant manifestement été désignés par « leurs amis politiques » et certains parmi  ces derniers  étant de formation juridique (VI). Suivra une brève conclusion (V).

La prépondérance des  juristes

Le statut juridique de la Cour constitutionnelle revêt un caractère ambigu : si ses attributions sont  éminemment politiques, elle n’en est pas moins une juridiction du fait, entre autres, de l’indépendance  de ses membres et qu’elle statue, en droit, sur les litiges qui lui sont soumis et prend des décisions revêtues de l’autorité de la chose jugée, à la suite d’une procédure relativement contradictoire. A cela s’ajoute le fait que  la Cour est intégrée expressément dans  le pouvoir judiciaire. De là sa composition caractérisée par un dosage subtil entre politiques et juristes de formation. Conformément au vœu de Hans Kelsen « d’accorder dans la composition de la juridiction constitutionnelle une place adéquate aux juristes de profession », l’article 158, alinéa 2  de la Constitution dispose que « les deux tiers des membres de la Cour constitutionnelle doivent être des juristes provenant de la magistrature, du barreau ou de l’enseignement universitaire ». A cet effet, l’article 5, alinéa 2  de la Loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle précise que « deux membres désignés par le Président de la République et un membre désigné par le Parlement doivent être issus du barreau ou de l’enseignement supérieur ». Appelés à résoudre des questions d’ordre juridique, sur la base du droit et à la suite d’une procédure encadrée par le droit, il est essentiel que les membres de la Cour soient des juristes. Toutefois, en général, les questions  susmentionnées  sont éminemment politiques en même temps que leurs solutions entraînent d’importantes implications politiques. Ce qui justifie la présence des juges  issus des milieux politiques mais en nombre assez restreint afin de  prévenir la politisation de l’institution ou la prévalence des considérations politiques sur les prévisions juridiques.

En fait, huit  des neuf membres de la Cour constitutionnelle sont des juristes de profession (89 %), cinq d’entre eux provenant de la magistrature (56 %), trois de l’enseignement universitaire (33 %) et un du barreau (11%). Les cinq membres provenant de la magistrature sont Benoît Luamba Bindu, Kalonda Kele Oma, Funga Molima, Noel Kilomba et Jean-Louis Esambo Kangashe. Née le 19 juillet 1945 à Mutombo, Benoît Luamba Bindu a obtenu son diplôme de licencié en droit de l’Ecole Nationale de Droit et d’Administration (ENDA) en 1971 avant d’être nommé successivement  substitut du Procureur de la République  à Goma (1972), juge du tribunal de sous-région de Bukavu (1976), président du tribunal de première instance à Kananga (1976), président du tribunal de police (1978), président du tribunal de grande instance de Kinshasa (1978), Président de la Cour d’appel (1980), Kinshasa (1984), Kananga (1986), Bukavu (1987), Mbuji Mayi (1988), Premier président de la Cour d’appel de Matadi (1989), conseiller à la Cour suprême de justice (1990), premier président de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete (1991), Premier président de la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe (1993), Cour d’appel de Kisangani (1995), président de la Cour suprême de justice (1999), Premier président de la Cour suprême de justice ( 2003). Il  a été mis à la retraite en vertu de l’Ordonnance d’organisation judiciaire n°08/010 du 9 février 2008.

Kalonda Kele Oma est  un autre ancien de l’ENDA à avoir sillonné le pays, gravissant tous les échelons de la pyramide judiciaire jusqu’au rang de président de la CSJ avant d’être retraité par l’Ordonnance d’organisation  judiciaire  précitée du 9 février 2008. Il  a marqué de son empreinte la jurisprudence constitutionnelle congolaise, sa chambre ayant connu des affaires aussi multiples que variées que celle initiée par le Mouvement de libération du Congo (MLC) à l’encontre de la décision de la Commission électorale indépendante proclamant les résultats provisoires de l’élection présidentielle de 2006 ou encore celle en rapport avec les pouvoirs de l’Assemblée nationale et du juge constitutionnel en matière de validation des mandats de ses membres. L’un des mérites de l’arrêt prononcé par la Haute cour dans le cadre de cette dernière affaire consiste à avoir précisé que dans l’exercice de son pouvoir, la souveraineté de la première  trouve ses limites dans les arrêts du second.

Méconnu des  biographies des personnalités congolaises disponibles, le juge Funga Molimo a  décroché son diplôme de licencié en droit de l’Université de Kinshasa au début des années 90 avant d’intégrer  la magistrature et  de gravir  différents échelons jusqu’au grade de président de la CSJ. Comme ses deux prédécesseurs, son nom est ainsi associé à la jurisprudence  de cette juridiction.

Tel est aussi le cas de son collègue Noel Kilomba Ngozi Mala. Né le 25 mai 1966 à Shabunda, ce denier est licencié en droit de l’Université de Lubumbashi (1991), promu conseiller à la CSJ après un détour dans la magistrature en qualité, notamment de substitut du Procureur de la République à Mbanza Ngungu (1991-1997) et juge du tribunal de grande instance de Kananga (1999). Le juge Kilomba a à son actif quelques publications.  

Jean-Louis Esambo Kangashe  est né en 1962. Premier docteur en droit de l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne et de l’Université de Kinshasa à la faveur d’une cotutelle internationale de thèse à la suite de l’obtention successivement d’un diplôme de licencié en droit et d’un diplôme d’études supérieures (DES) en droit public de l’Université de Kinshasa, il a œuvré comme magistrat, entre autres, au parquet près le tribunal de grande instance de Kinshasa/Ndjili et au parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, dont il a été respectivement procureur de la République et substitut du Procureur général.

Homme à plusieurs casquettes, parallèlement à ses fonctions judiciaires, le juge Esambo est professeur d’Universités. Il enseigne plusieurs cours de droit public dont le droit constitutionnel et le droit électoral, notamment à l’Université de Kinshasa, à l’Université catholique au Congo, à l’Université  libre de Kinshasa et à l’Ecole nationale d’administration.

Auteur prolifique, il a à son actif plusieurs publications dans le domaine du droit constitutionnel.

Le juge Jean-Louis Esambo assure la  transition entre les juristes de la Cour constitutionnelle provenant de la magistrature et ceux issus de l’Université, en l’occurrence les Professeur Félix Vunduawe te Pemako et Jean-Pierre Mavungu Di Ngoma. Doyen d’âge de la cadette des juridictions congolaises, le Professeur Vunduawe est née le 11 février 1940. Après l’obtention de son diplôme de licencié en droit de l’Université de Lovanium en 1967, il a été admis à l’Université catholique de Louvain où, six ans plus tard, en 1973, il a décroché le grade de docteur en droit. La carrière académique du juge Vunduawe a commencé en 1967 en qualité d’assistant à la faculté de droit de l’Université de Lovanium, et s’est poursuivie tour à tour à travers les fonctions de chercheur assumées à l’Université catholique de Louvain entre 1968 et 1973 et celles de professeur, notamment à l’Université de Kinshasa et à l’Université protestante au Congo. Après  la publication de ses mémoires aux côtés du Président Mobutu Sese Seko, le juge Vunduawe s’est illustré, particulièrement les sept dernières années, par deux importantes contributions scientifiques en matière de droit public.

Né à Nsumbi, le 22 décembre 1956, le juge Jean-Pierre Mavungu Di Ngoma a fait ses études universitaires à l’Ecole nationale d’administration de Rabat (1980)  avant de les poursuivre en Suisse où il a décroché simultanément un diplôme de docteur en droit public de Fribourg, et  un diplôme de l’Institut des Hautes Etudes Internationales de Genève (1992). Assistant à la chaire de droit international public et de droit public de l’Université de Fribourg (1990-1995), il a été promu professeur à l’Université (1995). Commissaire général du Gouvernement à la réinsertion (octobre 2002 – septembre 2003), le juge Jean-Pierre Mavungu a assumé les fonctions   d’ambassadeur auprès des Communautés européennes avec siège à Bruxelles.

Tout autre est le parcours de son collègue Corneille Wasenda N’songo. Licencié en droit de l’Université nationale du Zaïre-Campus de Kinshasa, aujourd’hui UNIKIN, en 1997, diplômé d’études supérieures en droits de l’homme de la Chaire Unesco de la même Université,  ce dernier a prêté serment au Barreau de Kinshasa, le 3 août 1982 et à celui près la CSJ, le 6 novembre 1999, après un détour dans la magistrature. Comme le professeur Félix Vunduawe te Pemako et le professeur Mavungu Di Ngoma, il a publié  quelques contributions scientifiques autant qu’il a assumé quelques fonctions politiques.

La minoration des membres politiques

Un seul membre de la Cour n’est pas juriste de formation et a manifestement été désigné  en raison de son affiliation et de son engagement politiques. Il s’agit d’Eugène Banyaku Luape. Cadre de la majorité présidentielle, coordonnateur national adjoint de la CIRGL, il est Professeur à la Faculté de sciences sociales de l’Université de Kinshasa. Sa thèse de doctorat en Relations internationales soutenue, en 1982,  à l’Université de Lubumbashi porte sur « La problématique d’intégration régionale en Afrique : les objections sur la validité des théories courantes d’intégrations empiriques sur la situation de regroupement : cas de la Communauté économique des pays des Grands Lacs : Rwanda, Burundi et Zaïre». Analyste politique, le Professeur Luape est l’auteur  de plusieurs articles et ouvrages scientifiques. A ce titre, il a  côtoyé certains de ses collègues avec qui il partage la passion de la recherche. Il en va de même de ceux qui, de près ou de loin, ont eu à fréquenter  les « coulisses du pouvoir ». 

Les  juristes doublés de politiques ou « amis des politiques »

Bien que la Constitution et la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle n’aient pas consacré cette catégorie, l’examen des parcours des membres de  la première composition de cette juridiction révèle qu’en réalité la frontière entre les juristes et les politiques est pour le moins poreuse, certains juristes ayant exercé des fonctions politiques et d’autres ayant des amis politiques.

Sur les huit juristes de profession, deux ont exercé des fonctions politiques en qualité de députés, de ministres ou responsables de partis politiques. Corneille Wasenda N’Songo était conseiller de la République pendant la transition tandis que Vunduawe te Pemako était député sous la première législature de la Troisième République. Le même Vunduawe a également été vice-Premier commissaire d’Etat et commissaire d’Etat à l’Administration du territoire (1981), Commissaire d’Etat à la justice, aux Travaux publics et à l’Aménagement du territoire (1982), à l’Administration du territoire et à la Décentralisation (1986-1987). Il n’est pas sans intérêt de souligner qu’il a aussi été membre du Comité central (1980), 2ème secrétaire adjoint du MPR (1988-1990) et  président du MPR (2000).

Plus nombreux encore (77 %) sont les  juges ayant et/ou ayant eu des affinités politiques avec les politiques dont ils ont été soit directeurs de cabinet (le juge Vunduawe est un ancien directeur du cabinet du Président de la République, Luamba Bindu, un ancien directeur de cabinet du conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité en 1997 et Jean-Pierre Mavungu, un ancien directeur de cabinet du ministre des Droits humains She Okitundu entre le 1er juin 1998 et 1999, Kalonda Kele Oma, ancien directeur de cabinet du ministre de la justice et des droits humains et Jean-Pierre Mavungu, directeur de cabinet du Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku), soit directeur de cabinet adjoint (Jean-Louis Esambo a été directeur de cabinet-adjoint du ministre de l’Intérieur), soit encore conseillers (Noel Kilonda Mala, ancien conseiller du ministre de la justice  et Jean-Pierre Mavungu, ancien conseiller spécial du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale en 2001).

Conclusion

En guise de conclusion, il y a lieu de noter que l’examen de la première composition de la Cour constitutionnelle révèle le respect d’un certain nombre d’équilibre assorti, cependant, de quelques déséquilibres.

L’équilibre apparaît au niveau des qualifications académiques des juges constitutionnels, de leur âge et de leur appartenance provinciale. Bien que huit des neuf juges soient juristes de formation contre un politologue, le fait que la plupart de ces juristes aient exercé des fonctions politiques ou qu’ils aient travaillé aux côtés des politiques permet d’affirmer que ceux-ci n’ont pas été vraiment laissé pour compte. L’âge des juges oscille entre 71 pour le Doyen Vunduawe  et 49 ans en ce qui concerne le cadet Noel Kilomba, soit une moyenne de 60 ans. Les neuf immortels ne sont ainsi ni très jeunes, ni très vieux.  Sur les  provinces que compte le pays, neuf sont représentés à la Cour constitutionnelle : le Bandundu, le Bas-Congo, l’Equateur, le Kasaï Occidental, le Kasaï Oriental, le Katanga, le Maniema, le Nord Kivu et le Sud Kivu.

Les déséquilibres se rapportent tant au sexe des membres de la Cour qu’à leur coloration politique, aux professions  d’origine des juristes et à leur domaine de spécialisation. Aucune femme ne va siéger à la Cour constitutionnelle qui se présente ainsi comme une chasse gardée des hommes au mépris des dispositions constitutionnelles consacrant la parité homme-femme dans la gestion de la chose publique. Sur ce point, la Cour congolaise reste en retrait par rapport à ses homologues du Bénin et  du Gabon, pour ne citer que ces quelques exemples.

Un seul membre de la Cour provient de la majorité présidentielle, en l’occurrence le juge Eugène Banyaku Luape. Il n’en reste pas moins vrai  qu’en raison des attributions qu’ils ont exercées aux côtés de quelques acteurs de ce regroupement politique, d’autres membres ne pourront qu’y être associés, à tort ou à raison. Tel est le cas des anciens directeurs de cabinet du Président de la l’Assemblée nationale (Mavungu Di Ngoma) ainsi que du  ministre de la justice et de droits humains (Kalonda Kele Oma), sans oublier l’ancien directeur adjoint de cabinet du ministre de l’Intérieur (Jean-Louis Esambo) et l’ancien conseiller du ministre de la justice et des droits humains précité (Kilomba). Nonobstant  les affiliations politiques avouées ou supposées des juges Funga Funga et Wasenda, il va sans dire que la majorité semble de loin mieux représentée que l’opposition au sein de la Cour. Il y a lieu d’espérer cependant que l’impartialité de la Haute cour ne sera pas nécessairement entamée pour autant pour deux raisons au moins. D’abord, la Loi portant organisation et fonctionnement de cette juridiction établit une incompatibilité entre la qualité de membre de celle-ci et l’appartenance à un parti ou à un regroupement politique.  En application de cette disposition légale, le Professeur Banyaku a déjà déposé sa démission à son ancien parti, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Ensuite, dans leur serment, les membres de la Cour ont pris l’engagement de remplir loyalement et fidèlement leurs fonctions, de les exercer en toute impartialité et dans le respect de la Constitution.

Cette affirmation semble d’autant plus pertinente que celle-ci siège, en principe, avec tous ses membres et que ses décisions se prennent à la majorité des voix de ceux-ci, celle du Président étant prépondérante en cas de partage.

Dans le même ordre d’idées, un seul avocat (Me Corneille Wasenda N’songo) va  siéger à la Cour contre cinq magistrats dont quatre provenant de la CSJ. Il n’en serait pas de même si, conformément aux dispositions de l’article 5, alinéa 2 de la Loi organique n° 13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle, le Président de la République avait nommé  deux avocats, deux professeurs d’université ou  un avocat et un professeur d’Université.

Enfin, sur les quatre publicistes que compte la Cour, un seul mène principalement ses recherches dans le domaine du droit constitutionnel (Jean-Louis Esambo Kangashe) contre deux dans celui du droit administratif (Félix Vunduawe te Pemako et Corneille Wasenda N’Songo) et un dans celui du droit international (Jean-Pierre Mavungu).

Bien qu’elle puisse influer sur la qualité des œuvres de la Cour, la composition de la Cour ainsi présentée, de manière ramassée, s’avère, cependant, insuffisante, pour préjuger de cette question qui dépend de beaucoup d’autres facteurs nécessitant une étude beaucoup plus approfondie.


Tableau synthétique de présentation des juges
Prénoms, noms et post-noms
Âges
Sexe
Provinces d’origine
Qualifications académiques
Professions d’origine
Autorités de désignation
Eugène Banyaku Luape

H
Bandundu
Docteur en Relations internationales
Professeur

Congrès
Jean-Louis Esambo Kangashe
52 ans
H
Kasaï Oriental
Docteur en droit
Magistrat
Professeur

Conseil supérieur de la magistrature
Funga Molimo

H


Licencié en droit
Magistrat
Conseil supérieur de la magistrature
Kalonda Kele Oma

H
Maniema
Licencié en droit
Magistrat
Président de la République
Noel Kilomba
49 ans
H
Sud-Kivu
Licencié en droit
Magistrat
Conseil supérieur de la magistrature
Benoît Luamba Bindu
69 ans
H
Katanga
Licencié en droit
Magistrat
Président de la République
Jean-Pierre Mavungu
59 ans
H
Bas-Congo
Docteur en droit
Professeur
Avocat
Président de la République
Felix Vunduawe te Pemako
71 ans
H
Equateur
Docteur en droit
Professeur
Congrès
Corneille Wasenda N’songo

H
Nord Kivu
Diplômé d’études supérieures en droits de l’homme
Avocat

Congrès